Financement de l’adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers

5 Financement de l'adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers Compte tenu de la nature transfrontalière du change- ment climatique et des ressources en eau, les approches par bassin versant sont essentielles pour faire face de façon efficace et durable au changement climatique tout en maintenant un développement durable. À mesure que les effets du changement climatique s’accentuent, la coopération transfrontalière offre un processus effi- cace pour utiliser les ressources, institutions et capa- cités politiques, économiques et techniques en place, afin de remédier à un large éventail de problèmes de développement transfrontaliers et fournir davantage de bénéfices au plus grand nombre (Banque mondiale 2017a). Dans les bassins où des accords transfronta- liers et des organismes de bassins existent, ceux-ci peuvent fournir des cadres institutionnels fiables à partir desquels il est possible d’élaborer et de mettre en œuvre des projets efficaces d’adaptation au climat et de renforcement de la résilience. Les accords-cadres mondiaux, tels que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la Convention de 1992 sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internatio- naux administrée par la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU) et la Convention des Nations unies de 1997 sur le droit rela- tif aux utilisations des cours d’eau non navigables à des fins autres que la navigation, fournissent des cadres intergouvernementaux et des lignes directrices utiles pour l’adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers. Par exemple, le Secrétariat de la Convention sur l’eau de 1992 adminis- tré par la CEE-ON U 1 aide les pays et les bassins à élabo- rer des évaluations transfrontalières de la vulnérabilité liée à l’adaptation, des stratégies d’adaptation et leur mise en œuvre par le biais de conseils, de projets sur le terrain et d’ateliers mondiaux annuels. Par ailleurs, la CEE-ONU et le Réseau international des organismes de bassin (RIOB) ont créé un réseau mondial de bas- sins se consacrant à l’adaptation au changement cli- matique qui permet aux bassins transfrontaliers de lutter conjointement contre le changement climatique. 1.2 Rôle des OB transfrontaliers Les OB peuvent aider les pays à s’adapter et à améliorer leur résilience au-delà de ce que chaque pays pourrait réaliser isolément. Les OB peuvent aider à harmoniser les poli- tiques et la planification, à soutenir une mise en œuvre efficace et à éviter les écueils provoqués par les erreurs d’adaptations, lorsque de bonnes intentions ont des conséquences indésirables ou imprévisibles. Par exemple, la participation des OB au processus d’élabora- tion de plans d’investissement régionaux ou nationaux peut apporter une vision régionale plus large et contri- buer ainsi à atténuer les risques et à tirer profit d’opportu- nités à plus grandes échelles. Dans cet ordre d’idées, de nombreux pays sont en train d’élaborer des plans secto- riels (PS) et des plans d’investissement nationaux ou régionaux (PIN/PIR) pour soutenir la mise en œuvre des contributions nationales déterminées par les pays (CDN) conformément à l’Accord de Paris avec le soutien des organisations internationales et de donateurs dans le domaine du financement climatique. Dans ces projets, la bonne formulation d’une déclaration de gestion des risques liés aux bassins versants transfrontaliers permet de s’assurer que les investissements ultérieurs seront fondés sur de bons renseignements et conformes. Les institutions régionales sont particulièrement bien placées pour procéder à des évaluations des besoins, au renforcement des capacités, à l’identification et à la pré- paration de projets, ainsi qu’à la coordination ou à la mise en œuvre, en particulier pour les mesures d’information et de renforcement des institutions (voir figure 1.1). Les infrastructures sont généralement (bien que pas tou- jours) développées et gérées au niveau national, même lorsque les avantages de l’infrastructure, comme par exemple la structure de gestion des flux, sont partagés par plusieurs pays. Cela dit, certains projets peuvent être mis en œuvre par le biais de mesures nationales et régionales, telles que l’installation et la gestion de sta- tions de surveillance fournissant des informations et une analyse météorologiques. Dans un tel projet, les investissements physiques peuvent être réalisés au niveau national, tandis qu’une institution régionale

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