Financement de l’adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers

30 Financement de l'adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers coordination et de regroupement des informations. Pour certains bailleurs de fonds internationaux et banques multilatérales de développement (BMD), les petits projets sont moins attrayants en raison de leurs coûts administratifs élevés. Pourtant, une série de projets plus petits est souvent nécessaire pour répondre aux besoins essentiels en matière d’amélio- ration de la résilience ou d’adaptation. Les OB peuvent regrouper plusieurs projets plus petits au sein d’une proposition de projet ou d’une approche programmatique plus générales, qui est alors plus attrayante pour les bailleurs de fonds internationaux en raison du montant de financement plus impor- tant. Par ailleurs, le rôle de coordination et de gestion joué par l’OB dans la mise en œuvre et la réduction des frais administratifs pour le bailleur de fonds rendent une telle approche attrayante (voir l’Encadré 2.7.). Des tables rondes d’investisseurs peuvent être organisées pour présenter de telles propositions à un groupe de bailleurs de fonds. ENCADRÉ 2.7. Étude de cas : Projet d’investissement dans la résilience climatique du bassin du Niger Partenaires de mise en œuvre : Banque mondiale, BAD, agences bilatérales, Autorité du bassin du Niger, gouvernements nationaux Description Le bassin du Niger compte plus de 112 millions d’habitants dans les neuf pays suivants : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger et Nigeria. Le fleuve Niger et ses affluents représentent une ligne de vie essentielle pour l’approvisionnement en eau potable, l’irrigation, l’aquaculture, l’énergie et le transport dans ces neuf pays riverains. La forte dépendance à l’égard des ressources naturelles conjuguée aux conflits et à l’instabilité politique en cours en font l’un des bassins versants les plus fragiles d’Afrique. Plus de 70 % de la population vivent dans des zones où la sécurité alimentaire dépend de précipitations peu fiables et de débits fluviaux très variables d’une année à l’autre et au cours d’une année donnée. La variabilité climatique a longtemps été un défi et un obstacle au développement dans le bassin. Les pays du bassin du Niger sont conscients que la nature commune de leurs ressources en eau offre une occasion de collaboration et de coordination qui aboutira à de meilleurs résultats en termes d’amélioration de la résilience. Le Plan d’investissement pour le renforcement de la résilience au changement climatique a été préparé et sera mis en œuvre par les pays riverains du Niger et par l’Autorité du bassin du Niger (ABN), l’une des plus anciennes agences intergouvernementales africaines créée en 1964 à Niamey au Niger. Le plan comprend 246 mesures divisées en deux groupes axés sur la gestion des connaissances et les investissements sectoriels, notamment des mesures ciblant la vulnérabilité au stress hydrique, la variabilité, la dégradation des sols, terres et écosystèmes, et le renforcement de la résilience. Des mesures proviennent du Plan opérationnel de l’ABN, des PANA et PNA des pays membres, ainsi que des propositions des pays. Cette approche générale de bassin visant à traiter les questions de développement et de résilience est largement considérée comme étant une bonne pratique, mais rarement appliquée dans les pays en développement en raison de l’urgence de nombreux besoins de développement en concurrence ainsi que de contraintes en matière de ressources et de capacités. La mise en œuvre complète du Plan devrait coûter 3,11 milliards d’USD. Le Plan mobilisera des fonds provenant d’un large éventail de sources, notamment de partenaires régionaux et multilatéraux tels que les pays membres de l’ABN, la BAD et la Banque mondiale, ainsi que des financements privés. Tous les financements du plan d’investissement respectent les plans existants aux niveaux régional et national et sont cohérents avec ces derniers.

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