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Alejandro ROGRIGUEZ-MARTINEZ

Commissaire de l'eau - Confederación Hidrográfica del Guadalquivir (CHG) - Espagne

Selon vous, quelle est l'importance du RIOB, au niveau européen et international ?

L'existence du RIOB est très importante car elle permet de partager les expériences des différents organismes de bassin, les problèmes que nous avons en tant que gestionnaires et de traiter la législation que nous avons dans notre travail quotidien.
Nous nous retrouvons souvent à gérer le bassin avec une législation qui n'est pas adaptée à 100%. Ce type de réunion est donc très important parce que nous trouvons des collègues qui ont des problèmes identiques et différents.
À partir de là, nous avons la possibilité d'orienter de manière coordonnée la législation européenne ou certaines politiques.

Quels sont les défis de l'Espagne en matière de gestion de l'eau ? Quelles sont les grandes orientations des politiques publiques ?

L'Espagne est un pays qui a toujours connu des pénuries d'eau. C'est donc de ce point de vue qu'a été créée la Confederación Hidrográfica del Guadalquivir (CHG). Elle fait partie des organismes de bassin espagnols depuis près de 100 ans. Cette gestion intégrée des bassins nous a permis de faire un très bon usage de la ressource.
L'inconvénient que nous rencontrons, c'est le changement climatique. Cela va nous conduire à faire face à une série de problèmes. Nous allons devoir changer notre façon de gérer la ressource.
De ce point de vue, je pense qu'il est très important de savoir comment rendre la ressource en eau de surface compatible avec la ressource souterraine, mais il est beaucoup plus facile pour nous de contrôler l'eau de surface !

Comment travaillez-vous dans votre pays qui est comme une fédération de régions? Comment sont-elles coordonnées ? Quels types de politiques publiques existe-t-il au niveau national ?

En Espagne, la gestion par bassin est inscrite dans la Constitution. Cela signifie qu'il existe une administration politique étatique, régionale et provinciale, mais pour la gestion des bassins, il s'agit d'organismes qui dépassent ce découpage.
Par exemple, dans le cas du Guadalquivir, nous gérons notre territoire de bassins sur 4 communautés autonomes. Nous travaillons de façon indépendante, avec les mêmes critères dans ces 4 communautés. Le président de l'organisme de bassin rend compte directement au gouvernement central. La seule chose que nous devons coordonner, c'est le travail avec les communautés, mais la politique et la gestion de l'eau sont dirigées par un seul organe. C'est un concept qui a presque 100 ans en Espagne.
Sur le plan social, les citoyens ont accepté cet état de fait. Dans les pays qui commencent une gestion intégrée de l'eau, c'est très compliqué car il est difficile de distinguer la gestion administrative de la gestion par bassin. En Espagne, dans ce cas, nous avons fait beaucoup de progrès.

Avez-vous réalisé des campagnes d'information en direction des citoyens ?

Lors de la création de la Confédération, les organismes usagers de l’eau ont été impliqués dès le début. Les premiers utilisateurs ont été les irrigants parce que l'Espagne est un pays très aride et a besoin d'avoir de l’eau à certaines périodes.
Ainsi, dans notre conseil d'administration, la plus haute instance, sont représentés tous les utilisateurs: les distributeurs, les irrigants, les industriels, les producteurs d’énergie. Ainsi, lors de prise de décision au sein du Conseil des gouverneurs, tous sont là.
D'autre part, nous avons un système de planification et nous avons toujours une participation du public. Lorsque nous organisons des projets, nous faisons aussi de l'information publique. Dans notre plus haut organe décisionnel, nous avons incorporé des utilisateurs qui ont le droit de vote pour prendre des décisions.

Avez-vous des programmes d'information spéciaux pour les écoles ?

Nous avons des programmes d'éducation à l'environnement lorsque nous restaurons des tronçons de rivières ou des infrastructures spéciales.
Dans chaque projet, nous avons un budget dédié à ce type d'information pour faire savoir ce que nous faisons et que les gens réalisent ce que nous avons fait. Nous intensifions avant tout l'éducation environnementale du point de vue des espèces envahissantes parce que nous en avons plusieurs et que la meilleure façon de lutter contre ces espèces est de prendre en compte les connaissances des citoyens. Nous organisons une série d'activités dans les écoles pour développer les connaissances sur ces espèces et leur propagation.

Pour en revenir au RIOB, quels ont été vos objectifs prioritaires durant votre présidence ?

Tout d'abord, nous avons commencé avec la Conférence de Séville qui a été un succès. Nous voulions transmettre le système de gestion par bassin qui existe depuis près de 100 ans, qui a fonctionné et l'idée était que les gens apprennent à le connaître.
Aussi, il y a la lutte contre le changement climatique. Bien que nous soyons habitués à lutter contre la pénurie d’eau, le changement climatique va nous faire changer notre façon d'agir. Nous avons participé à plusieurs ateliers internationaux pendant les 8 mois de notre Présidence pour présenter le système de management espagnol afin que les gens le connaissent.

Quels devraient être les principaux objectifs du RIOB au niveau européen et international ?
Au niveau européen, nous avons élu de nouveaux députés, quel pourrait être le rôle du RIOB pour les accompagner dans une meilleure connaissance des problèmes de la gestion intégrée par bassin versant ?

À court terme, ils s'en sortent très bien. De plus en plus de managers participent à des congrès. A long terme, je pense que le RIOB est une bonne plateforme pour coordonner, mettre en valeur et définir la gestion de l'eau dans le sens d'une gestion intégrée.  
Certains pays l'ont déjà fait, d'autres sont en train d'évoluer, mais il y a un autre sujet très important, celui de la gestion des données.
Il me semble que le RIOB est la bonne plateforme pour essayer de faire en sorte que tout le monde suive la même ligne, pour générer un service de type ingénierie afin que les différents organismes de gestion de bassin puissent bénéficier de la coordination réalisée par le RIOB, car je pense que l'avenir réside dans la gestion des données pour une bonne gestion par bassin. 

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Source

Interview réalisée lors de la Conférence EURO-RIOB 2019 – Du 17 au 20 juin 2019 - Lahti (Finlande) - © RIOB 2019