Les défis de Malte en matière de gestion de l’eau découlent d’une pénurie fondamentale de ressources naturelles en eau. L’île reçoit des précipitations limitées, d’une moyenne de 550 millimètres par an, avec des fluctuations importantes d’une année sur l’autre. En fait, plusieurs années ont été marquées par des totaux de précipitations inférieurs à la moyenne à long terme. Par conséquent, Malte est confrontée à une pénurie persistante d’eau naturellement disponible. Cette situation est encore aggravée par la croissance de la population de l’île et l’afflux de touristes, qui entraînent tous deux une demande en eau bien supérieure à ce que les ressources naturelles de l’île peuvent supporter.

Au fil des ans, des mesures importantes ont été mises en œuvre pour remédier à la disparité entre les ressources naturelles en eau limitées de Malte et la demande croissante. Une stratégie clé a consisté à augmenter l’approvisionnement en eau, principalement par le biais du dessalement, qui est devenu la source d’eau la plus importante pour le secteur domestique – un rôle qui devrait encore s’étendre.

Compte tenu de l’augmentation de la demande, il n’est pas possible de s’appuyer sur une augmentation de l’extraction des eaux souterraines, qui restent notre seule ressource naturelle renouvelable en eau. Pour protéger cette ressource, nous avons interrompu ou imposé des limites strictes à l’extraction des eaux souterraines. Au lieu de cela, nous nous sommes concentrés sur l’augmentation de la capacité de dessalement, l’adoption de technologies alternatives, l’amélioration de la collecte des eaux de pluie et la restauration de l’infrastructure existante de collecte des eaux de pluie. Il est tout aussi important d’intégrer l’utilisation de l’eau dans les cycles de gestion des eaux urbaines et rurales, afin de garantir une approche plus efficace et durable pour répondre aux besoins en eau du pays.

Les organismes régionaux comme le RIOB jouent un rôle crucial en permettant aux autorités de district hydrographique d’échanger leurs expériences et leurs meilleures pratiques, en particulier compte tenu de la diversité des contextes dans l’UE et la région méditerranéenne. À bien des égards, nous avons la chance que l’Union européenne englobe un large éventail de conditions environnementales et socio-économiques, ce qui permet aux autorités de gestion d’aborder les questions de gestion de l’eau de manière variée et innovante. Le partage de ces diverses expériences et approches est un outil précieux pour améliorer l’efficacité globale de la gestion des ressources en eau. Le RIOB, à mon avis, offre une plateforme idéale pour ce type d’échange, favorisant la collaboration et l’amélioration continue des stratégies de gestion de l’eau.

*Entretien réalisé lors de la 21e conférence internationale Euro-RIOB, en octobre 2023.

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