update Mis à jour le 10 décembre 2024
Sophie Trémolet, de The Nature Conservancy, présente les actions de l’organisation en faveur de la conservation de la nature et de la gestion de l’eau. Elle revient sur le partenariat avec le RIOB et l’importance des solutions fondées sur la nature pour répondre aux défis climatiques et hydriques.
Pouvez-vous présenter The Nature Conservancy ?
The Nature Conservancy est une organisation de conservation de la nature créée en 1950 aux États-Unis, et active depuis plus de 70 ans. Nous intervenons aujourd’hui dans plus de 80 pays, principalement sur les enjeux liés au climat et à la biodiversité. Naturellement, nous travaillons également sur la question de l’eau, qui est au cœur de ces deux problématiques. Nos actions portent sur la protection et la restauration des rivières, ainsi que sur la mobilisation d’investissements dans les solutions fondées sur la nature pour renforcer la résilience des bassins versants.
Pourquoi avoir choisi le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB) comme partenaire dans l’initiative « Eau et Nature » ?
Le RIOB est un acteur clé du secteur de l’eau, et nous souhaitons collaborer davantage avec des organisations de ce secteur, car notre approche est centrée sur la conservation de la nature. La déclaration que nous avons élaborée repose sur l’idée qu’il n’y a pas de sécurité hydrique sans intégrité des milieux naturels. Ces deux dimensions sont indissociables et doivent être traitées conjointement. Cette déclaration a d’ailleurs été signée par de nombreux partenaires.
Quels sont les enjeux abordés par cette initiative ?
L’objectif principal est d’intégrer l’intégrité écologique au cœur des réflexions et des pratiques des acteurs du secteur de l’eau. Nous souhaitons également promouvoir les solutions fondées sur la nature comme une forme d’investissement à part entière. Cela implique de comprendre leur fonctionnement, leur financement, leurs besoins, leurs coûts, et leur efficacité. En somme, il s’agit de travailler plus en profondeur sur l’investissement dans ces solutions.
Pourquoi est-il important d’appliquer la gestion intégrée à l’échelle du bassin ?
L’eau est un élément qui nous connecte tous ; les enjeux liés à sa gestion sont interdépendants. Il est nécessaire de réaliser des arbitrages entre les différentes utilisations de l’eau, que ce soit pour l’agriculture, l’industrie ou la consommation humaine. Ces arbitrages ne peuvent être faits qu’à l’échelle du bassin. Bien que nous travaillions parfois à une échelle légèrement inférieure, nous intégrons toujours nos actions dans cette approche de gestion intégrée des bassins.
The Nature Conservancy permet-elle de porter les messages des participants des bassins à l’international ?
Absolument. Nous travaillons dans de nombreux pays, au Nord comme au Sud, ce qui nous permet de partager les enseignements d’un bassin ou d’une expérience à une autre. Nous intervenons également auprès des villes, notamment pour sécuriser leur accès à l’eau en investissant dans des solutions fondées sur la nature dans leurs bassins versants en amont. Ces échanges d’expériences sont au cœur de nos activités. C’est dans cette optique que nous développons des outils d’analyse, publions des études de cas et avons coédité un guide méthodologique en partenariat avec l’Agence Française de Développement. Ce guide vise à aider les acteurs à comprendre, financer et gouverner ces solutions afin d’encourager leur mise en œuvre à plus grande échelle.
*Entretien réalisé lors de la 21e conférence internationale Euro-RIOB, en octobre 2023.